Lors de la campagne présidentielle, nous avons beaucoup entendu parler de plein emploi. Un taux de chômage au plus bas depuis 15 ans, le chômage des jeunes en baisse…
Et en effet, les chiffres de la DARES, la direction chargée des études au ministère du travail, sont tombés, et ils sont bons ! Enfin SI…
SI l’on ne prend en compte que la métropole, les chiffres sont « historiques », le nombre de chômeurs passe sous la barre des 3 millions, une première depuis 10 ans.
SI l’on regarde les contrats d’apprentissage, grandement favorisés par des aides de l’État depuis 2020, l’évolution est également très positive chez les jeunes.
SI l’on oublie les catégories de chômeurs B et C, les personnes en recherche d’emploi ayant une activité partielle (et souvent une situation précaire). Eux, ont augmenté de +4,7% en un an. Oublions également ceux qui sortent des chiffres du chômage sur des critères de disponibilité (environ 1,9 millions de personnes).
SI l’on ferme les yeux sur ce qui nous attend. Retombées de la guerre en Ukraine, nouveaux variants du COVID, baisse de la consommation des ménages, augmentation des prix des matières premières…
Et SI… Le plein emploi n’était pas le bon objectif ?
Une situation de plein emploi correspond à « un état du marché du travail caractérisé par l’emploi de toutes les personnes appartenant à la population active. Les individus qui souhaitent trouver un emploi n’éprouvent aucune difficulté pour en trouver un. » (https://www.vie-publique.fr/).
Selon l’organisation internationale du travail, cette situation survient lorsque le taux de chômage est inférieur à 5%. En France ce taux est de 7,4% (chiffres Eurostat, mars 2022): le plein emploi semble donc à portée de main ! Enfin SI…
SI le taux de croissance économique générait des besoins en main d’œuvre.
SI ce plein emploi ne cachait pas la précarité des contrats de ceux qui sortent des chiffres du chômage (uberisation de l’emploi, temps partiels…)
SI les attentes des entreprises et les compétences des candidats étaient compatibles.
En effet, les agences d’emploi en sont les premiers témoins, face à des chômeurs peu formés, il y a une grande pénurie de candidats pour certains métiers. Selon Pôle emploi, 80% des entreprises jugent qu’il sera difficile en 2022 de recruter pour des métiers tels que plombier, chauffagiste, couvreur, chaudronnier, métallier mais également infirmier, aide à domicile… Ces métiers génèrent très peu de candidatures. Les raisons sont multiples : manque d’expérience, de mobilité, de motivation, conditions salariales peu attractives…
Les entreprises recherchent également plus de profils dans le domaine du digital, de l’environnement. Dans ce cas, ils sont confrontés à un manque de formation. Aujourd’hui, les candidats doivent construire un véritable plan de carrière pour répondre aux attentes des recruteurs.
Alors certes, si nous arrivons sous la barre des 5% de chômeurs, nous serons au plein emploi… Seulement, 5% des actifs en France, c’est 1,3 millions de personnes ! Et SI…
SI on ne les oubliait pas ?
SI l’on se concentrait moins sur les diplômes que sur le savoir-être, la capacité d’adaptation, la motivation… Selon Pôle Emploi, 85% des métiers de 2030 n’existent pas encore… Les diplômés de 2020 feront donc probablement un métier bien différent de celui qu’ils ont appris !
SI l’on recrutait différemment, les méthodes de recrutement par simulation font leur grand retour ! Des méthodes qui permettent de donner une chance à tous, d’élargir les perspectives professionnelles des candidats. Pour les entreprises, ce sont des recrutements objectifs basés sur des critères mesurables et équitables.
SI les recruteurs se concentraient sur l’accompagnement des candidats, en se délestant des tâches administratives (grâce à des outils digitaux par exemple 😉) pour trouver des formations, construire un plan de carrière…
SI les agences d’emploi, grâce à leurs connaissances territoriales, étaient finalement les mieux placées pour permettre au plus grand nombre de (re)trouver un emploi ?
Là, nous pourrions peut-être réconcilier les besoins des entreprises avec les profils des candidats et atteindre mieux que le plein emploi… Le bon emploi !