Diminution des coûts de personnel et de frais immobiliers, tâches automatisées, tarifs imbattables… L’option « 100% digital » a de bons arguments pour envahir le marché des agences de travail temporaire !
Certaines start-ups l’ont bien compris et se sont lancées dans l’aventure. Depuis, la plupart d’entre elles ont été reprises par de grands groupes dit « traditionnels ».
Alors, les agences d’emploi 100% digitale, bonne ou mauvaise idée ? Il y a débat !
Quoiqu’en vérité pour Franck Gaborieau, dirigeant de Viaweb, la réponse semble évidente !
« L’intérim Digital tente de faire croire que l’on pourrait se passer des permanents en agence, que le digital serait en mesure de faire leur travail… En réalité, dans les faits, ça ne s’est jamais vérifié et cela prendra encore beaucoup de temps !
La promesse est belle, un grand nombre d’acteurs y voient l’occasion d’inventer le travail temporaire d’après-demain. De se servir de toute la technologie mise à disposition pour se décharger d’un loyer à payer et de se passer d’un bon nombre de permanents pour réduire leurs charges. Le digital répond à une volonté d’utilisation maximale de la technologie, sous prétexte de faire des économies substantielles qui seront répercutées sur les entreprises utilisatrices.
Aujourd’hui le 100% digital ne représente que 3 à 4 % du marché du travail temporaire et le Prism’emploi (organisation professionnelle des entreprises de travail temporaire et de recrutement) rappelle qu’il concerne des missions très courtes, sur des secteurs avec un turn over très important,
comme la logistique, l’hôtellerie, la restauration…
Chez Viaweb, nous avons quelques clients qui se positionnent sur ce créneau mais en continuant à s’appuyer et à capitaliser sur leurs agences physiques, et c’est là, la grande différence. L’intérêt est de pouvoir sourcer des candidats qui ne vont pas se déplacer physiquement dans une agence. Dans ce cas, il y a une vraie complémentarité, on parle donc plutôt de mix digital ou de phygital. C’est un phénomène que l’on ne voit pas que dans les ressources humaines mais aussi dans la banque ou l’immobilier, beaucoup d’acteurs tentent le tout digital pour se rabattre sur un entre deux.
C’est là que notre outil JOB+ vient se positionner. Un apport de compétences technologiques digitales pour alléger autant que possible les tâches chronophages et sans valeurs ajoutées. Mais en laissant bien évidemment les permanents faire leur job, se concentrer sur l’humain. Ils se libèrent du temps pour comprendre qui sont leurs candidats, qui s’intéressent aux offres, quels sont les besoins des entreprises implantées sur leur territoire et faire le lien en proximité de tout ça.
Nous défendons l’idée que rien ne peut remplacer un collaborateur en agence, qu’il soit recruteur ou fonction commerciale. D’ailleurs, notre outil Job+ a besoin d’eux pour être efficace. Il doit être renseigné par quelqu’un qui connait son territoire, ses clients, ses candidats, quelqu’un qui aime les gens et qui va à leur rencontre. Une fois qu’il a été correctement qualifié, il peut automatiser un certain nombre de tâches et là, il devient très puissant pour une agence. Mais il ne remplacera jamais l’expertise d’un professionnel.
Prenons l’exemple d’une personne qui travaille depuis 35 ans dans le domaine de la maçonnerie, et qui ne peut plus exercer son métier pour des raisons médicales. Bon nombre de logiciels ne feront ressortir son CV que pour des postes de maçon et fonctions proches. En revanche, un recruteur qui a pris le temps de rencontrer ce même candidat, retiendra tout de suite son potentiel et sa motivation pour devenir conseiller plateforme matériaux dans une enseigne de bricolage par exemple. Il pourra ainsi ajouter des commentaires en ce sens dans sa fiche candidat sur Job+ !
L’agence d’emploi 100% digitale, je n’y crois pas un instant. Je ne pense pas qu’il suffira d’appuyer sur 3 boutons pour voir avoir assurément le bon candidat qui se présente, même avec le meilleur de la technologie. Pour moi, le travail temporaire « dit » traditionnel va continuer à démontrer toute sa pertinence. Mieux ! Il va revenir plus fort encore sur son cœur de métier : la relation humaine. Pour moi, l’innovation viendra plutôt dans l’apport de solutions additionnelles que les agences pourront proposer (temps partagé, CDII, portage salariale, formation, …) qui satisferont à la fois les entreprises utilisatrices et les candidats. Grâce à l’automatisation des tâches chronophages qui permettront aux recruteurs de se dégager du temps, ils pourront se concentrer sur d’autres missions à plus forte valeurs ajoutées et élargir leur offre.
C’est d’ailleurs ce que nous imaginons déjà aujourd’hui chez Viaweb. Utiliser les avancées technologiques pour proposer à nos clients des fonctionnalités pointues dans des domaines très spécifiques. »
